N° 77 Novembre 2018
Bulletin d'automne
Où vont les vaisseaux maudits ?
Hélas, l'impact de l’humanité sur l'équilibre de la planète atteint un point critique.
Alors que nous dévastons la terre, nous avons aboli les distances avec une révolution numérique qui déconnecte de plus en plus de la réalité. Le nez collé à des écrans omnipotents, on ne se rend même plus compte que les campagnes se vident de leurs oiseaux, on perd la conscience des saisons, papillons et grenouilles sont en plein déclin.
Quel désastre ! Ça fait mal, ça me remplit de tristesse.
Alors, il faut plus que jamais s'engager, faire bouger les choses. Participer à cette effervescence, à pour mission de révéler la beauté de la vie, de faire avancer le respect de la nature.
Amis des légumes, délaissons les grands axes, prenons les contres allées.
En cette période de centenaire de l'armistice voici l'histoire des allées d'arbres et de la grande guerre.
On compte près de 3 millions d'arbres le long des routes françaises. Ces routes rectilignes, rythmées avec une rigueur militaire par les arbres, furent pour les soldats du Commonwealth une rencontre décisive.
Dans ces champs de désolations, les allées d'arbres constituaient un rappel à l'ordre et de la civilisation d'avant le chaos.
La guerre achevée, on mit les allées à contribution pour garder vivant l'esprit des morts de Grande Bretagne, Canada, des États Unis, Australie, Nouvelle Zélande et aussi l'Italie.
Pour honorer les soldats, dont les dépouilles étaient restées en terres lointaines, on plante des allées mémorielles, où chaque arbre était dédié à un soldat.
Il s'agissait de rappeler les longues routes bordées d'arbres le long desquelles ces jeunes hommes avaient marché vers leur rendez-vous avec la mort.
Les arbres constituaient aussi une représentation de la victoire de la vie, et se prêtaient disait-on mieux que le marbre (à la blancheur cadavérique) pour rendre hommage aux victimes.
